Covid-19 : quand les professionnels préparent la reprise

publié le 07/05/20

Commerçante, restaurateur, coiffeur, propriétaire d’une maison d’hôtes, quatre adhérents du Club D2S nous expliquent comment ils envisagent le déconfinement.


Certains n’ont pas attendu le 11 mai et le déconfinement pour reprendre le chemin du travail. Dans la zone d’activités de Corne Neuve à Dompierre-sur-Mer, Mélanie Rethoré a rouvert Le Comptoir des vignes le 24 avril à raison de demi-journées par semaine, les vendredis et samedis matin de 10h à 12h. « Nous aurions pu rester ouverts, car les caves sont considérées comme des commerces alimentaires. Nous reprenons l’activité progressivement, en encourageant les commandes à l’avance et l’option « click’n collect » du site Internet qui permet aux clients de faire leur choix et de régler en ligne avant de récupérer leur commande directement à la cave, explique la caviste. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais ouvert pour rien.

Il y a toujours des commandes. Le premier vendredi, j’ai fait en deux heures l’équivalent d’un vendredi normal avant le confinement. »

Afin de travailler le plus sereinement possible, Mélanie applique des règles strictes : port du masque obligatoire pour elle comme pour les clients, gel hydroalcoolique à disposition et interdiction pour les clients de toucher les bouteilles. « Une de mes proches a été touchée par le Covid-19, donc je suis consciente des risques. Mais je suis quand même ravie de reprendre le travail et de revoir les clients. »

Restauration :
une reprise progressive

À Sainte-Soulle, Sébastien Brilland a également rouvert son restaurant, L’Apsara, le 24 avril. Ses trois salariés et ses trois apprentis sont au chômage partiel. Après concertation avec une conseillère de la chambre de commerce et d’industrie de La Rochelle, il a décidé de rouvrir le 24 avril, seul. « J’ai un axe routier à proximité (la RN 11, ndlr). Il me semblait important de reprendre le travail pour leur proposer des plats à emporter et l’accès aux douches. Je suis le seul « routier » dans le secteur. Les chauffeurs travaillent dans des conditions très dures, voire inhumaines à certains endroits. Ils sont heureux de trouver un peu de contact humain. Il y a un bidon de gel hydroalcoolique à disposition, la douche est passée au désinfectant après chaque passage et les tables de la terrasse sont espacées de plus d’un mètre s’ils ont envie de s’asseoir. »

Quant à la reprise du service en salle, Sébastien l’espère le plus rapidement possible. « On est dans le flou, on n’a pas de date précise. On sait que 40 % des restaurateurs vont rester sur le carreau, cette situation ne peut plus durer. On pourra espacer les tables, prendre des précautions, mais j’espère qu’on échappera aux plaques de plexiglas. Là, ce n’est plus un resto, c’est un parloir de prison. »

Coiffure-esthétique :
des journées bien chargées

Elle aussi est très attendue par ses clients. Rosa Dugué est à la tête du salon Rosa Coiffure dans le centre de Dompierre-sur-Mer. Elle reprendra son activité le lundi 11 mai. Depuis deux semaines, la professionnelle est submergée par les demandes de rendez-vous. « La semaine du 11 mai est déjà complète avec quatre-vingts personnes attendues pour la coiffure et une vingtaine sur la partie esthétique. Je peux avoir quinze, vingt appels par jour, sans parler des messages sur Facebook. Il va falloir être en forme », affirme Rosa, sans se départir de sa bonne humeur.

Côté sécurité, elle a tout prévu. « J’ai acheté des visières légères et confortables, car je ne me voyais pas porter un masque toute la journée, des capes jetables et des serviettes jetables si on n’arrive pas à fournir avec le lavage des serviettes à 60°C. J’ai aussi prévu du gel hydroalcoolique, des lingettes désinfectantes et je demande aux clients de venir en portant un masque. » Impatiente de rouvrir son salon, Rosa espère aussi que la météo sera clémente, « si des clients doivent attendre dehors ».

Hôtellerie :
un début de saison tronqué

Logis Saint Léonard | Yann Hervé

Si la reprise semble s’amorcer un peu partout, il reste des secteurs à l’arrêt. C’est le cas notamment de l’hôtellerie. Yann Hervé est propriétaire depuis deux ans de la maison d’hôtes Le Logis Saint-Léonard à Dompierre-sur-Mer. « Officiellement, il n’y a pas eu d’obligation de fermeture pour les hôtels et maisons d’hôtes, mais avec le confinement, notre activité s’est arrêtée de fait. » Après avoir vu une avalanche d’annulations lors des vacances de Pâques et des grands week-ends de mai, Yann Hervé accuse le coup. « 65 % de notre clientèle sont des étrangers, des Belges, des Allemands, des Suisses, des Anglais… Ils nous trouvent via les sites de réservation tels que Booking, Expedia… qui leur proposent des conditions d’annulation avantageuses. » Des réservations pour le mois de juillet sont encore maintenues, mais incertaines.

Malgré le contexte, Yann Hervé ne baisse pas les bras. « Je profite de cette période pour me former, notamment au webmarketing. Il faut que nous, indépendants, reprenions en main notre communication. » Il a également rejoint un groupement de 500 maisons d’hôtes françaises qui a mis au point une charte de recommandations sanitaires pour l’accueil des clients. Avant d’espérer un démarrage de saison en juillet, au mieux…


Julie Leboissetier | Le Point final

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